Puxadinho
« Foret debout » est le nom que les artistes Regina Trindade et Jean Gregoire ont donné à leur exposition dans les espaces du Puxadinho. Par leur travail, ils rendent hommage aux personnes qui aujourd’hui luttent pour maintenir les forêts debout.
L’imprimante à jet de lentilles, créée par Jean Gregoire, imprime sur deux plateaux de terre avec des graines de lentille les mots choisi par les deux artiste, « terre » et « droit ». De l’impression végétale. Par ce deux mots ils font la synthèse qui évoque et soutienne la lutte indigène au Brésil.
Pour Jean cette machine ne répond en rien aux critères de performance classiques des imprimantes. Elle est imprécise, lente et imprédictible, les graines bougeant très légèrement au cours de la germination si bien que chaque impression est unique. Cette machine n’aurait donc rien à faire dans notre monde obsédé par la performance, mais elle existe et interroge chaque visiteur sur les machines qu’il souhaite voir (ou pas) dans le monde de demain.
D’abord intéressé par l’articulation corps-son- mouvement, Regina Trindade explore différents médium et connexions entre art, science, technologie et nature. En 1999, elle s’intéresse particulièrement à la vie au niveau moléculaire et oriente sa pratique vers le bioart. Dans son travail, elle explore des processus dynamiques, l’émergence de nouvelles formes en connexions avec des flux d’informations culturelles, biologiques, imaginaires et poétiques.
En 2014, elle initie le projet « Olho d’agua » autour de nouvelles dynamiques culturelles et sociales, en interrogeant nos rapports à la nature à partir de l’élément Eau et en lien avec la culture indigène au Brésil. C’est par le « sentiment d’appartenance » qu’elle explore notre relation avec la nature. Elle a collabore avec différents artistes en lien avec ce projet, notamment Sophie Grangerat .
Dans un plateau d’eau, une superposition des noms des 220 peuples indigènes du Brésil et se melange des protéines de plantes et arbres du Brésil dans des gels de polyacrylamide, utilisés par les biologistes pour l’étude du vivant. Une resonnance a la pensee de Benki Ashaninka.
« C’est une évidence, la solution se trouve à la croisée des approches scientifiques et traditionnelles » Benki Piyako Ashaninka, leader indigène
Ici, elle met symboliquement en parallèle la vision occidentale d’appropriation de la nature, la conviction la cosmovision des peuples indigènes d’appartenir à la nature et leurs luttes pour sa préservation.
Dans le même espace, Regina montre une carte et fragments de carte des zones de déforestation, surexploitation des ressources naturelles, des réserves et zones habitées par les peuples indigènes au Brésil.
« Nous avons les cartes en main ». Série offerte ou élus et citoyens de la Ville de Grenoble.